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biographie/documents
Aubin Chevallay, né en 1969, vit et travaille à Evian-les-Bains, Ecoles
d'Art Supérieures d'Annecy, Grenoble et Marseille. Prix J.M Mourlot, Marseille.
Contact : aubinchevallay@hotmail.fr - +33 (0)6 51 25 32 97

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HAVEN art
PUBLICATIONS:
"A corps perdu", Courte-line, texte de Marc Giloux, 2020.
"Voyage dans ma Collection - Antoine de Galbert", d'Alyssa Verbizh, 2015.
Catalogue "Plage" Galerie Art Espace/Pome Turbil, Thonon, 2010.
Article Beaux Arts Magazine, Octobre 2009.
Catalogue Fond de collection de la Ville de Marseille, 1998.
Catalogue "Midi Pile", 41ème salon d’art contemporain, Montrouge, 1996.
Catalogue Ateliers d’Artistes de la Ville de Marseille, 1996 (entretien entre J.J.Ceccarelli et G.Traquandi).
Recueil Galerie Antoine de Galbert, Grenoble, 1996.
Catalogue Galerie de l’Ecole, Marseille, 1996.
#freecollaborativeglobalexhibitproject:
Chassiron,
Ile d'Oléron - Saint-Denis d'Oléron - Oratoire du lac d'Arvoin, Val
d'Abondance - This is so awesome 2, La Foye-Monjault - Cité de l'Eau,
centre sportif, Amphion-les-Bains - Temple des Mosses, (Suisse) -
Chapelle de Maraiche, Neuvecelle - Chapelle Protestante, Verbier - "les
petits flotteurs 1, Neuvecelle - Camden, Australie - "This is so
awesome 1", Champanges - Notre Dame des Monts - Ile de Noirmoutier,
scène Festiléman (Silaya345), Evian - Chapelle des Praz, Chamonix -
Notre-Dame-des-Monts - Olonne-sur-Mer - Abbaye Saint-Pierre de
Maillezais, Vendée - chapelle de Château-Neuf, Allinges - Pont
Bir-Hakeim, Paris - Sanctuaire Maruyama Inari, Tsurugaoka Hachimangū,
Kamakura, Japon - Cape Inamuragasaki, Kamakura, Japon - Cran Montana -
Clontarf Beach, Sydney.
Terre
Adélie, base Dumont D'Urville, Antarctique - Kuala Lumpur, Malaisie -
Ile d'Amsterdam, base Martin de Viviès, Terres Australes et
Antarctiques Françaises - Burnham Grove Estate Cawdor, Sydney - Marais
Poitevin - Eglise Sainte Radegonde, Jard-sur-Mer - Bunkers de
Pey-de-Fontaine, Le Bernard, Vendée - The Exorcist steps, Georgetown,
Washington DC - Balmoral Beach, Sydney - Harbor Bridge, Sydney - La
Barillette, massif de La Dôle, Jura -Le Trétien, Suisse - Bishops
Garden, National Cathedral, Washington DC - Col de la Faucille (Ain) - Montreux,
Suisse - Cheval Blanc, Emosson, Suisse - Musée d'Art
Contemporain, Virginia Beach, USA - Burdur Lake, Turquie - Pentes du
Vésuve, Naples - Bise (Haute-Savoie) - St Andrew’s
Cathedral School, Camperdown, Sydney, Australie - Minori, Naples -
Azrou, Moyen-Atlas, Maroc - Borée, Monts-d'Ardèche -
Saint-Martial, Monts d'Ardèche -
Mont-Mézenc, Haute-Loire - Gymnaste de l'Avenir Evianais,
Evian - Morgins, Suisse - Iles
Kerguelen, Terres Australes et Antarctiques Françaises -
Chapelle Saint-Bruno, lac de Vallon (Haute-Savoie) - Letonniemen
Suojelualue - Koskelan Loisto, Oulu, Finlande - Haparanda, Suède.
Islande Sud -
Villeneuve, Suisse - Ile de la Réunion - Benghazi, Libye - Longeville
sur Mer - Tignes - Breuil Cervinia, Italie - le Biot.
Pointe
d'Arçay, la Rade d'Amour, la Faute-sur-Mer - Jard sur Mer - La
Foye-Monjault - Glacier de Tsanfleuron, les Diablerets, Suisse -
Chapelle des Templiers, St-Laurent d'Arce - Eglise Notre-Dame, Bayon -
Plage du Port des Mouettes, Evian -Chapelle Saint-Julien-la-Renne, St-
Marcel d'Ardèche - La Cruz Mocha, Escuzar (Andalousie) - Chapelle
Notre-Dame-des-Prisonniers d'Avoriaz, Avoriaz - Chapelle des Praz,
Chamonix.
Chapelle
St-Martin, Nieul-lès-Saintes - Crypte de l'église St Romain, Curzon -
Cerdon (Ain) - Théatre Antoine Riboud, Evian
- Tennis Club, Evian - Abbatiale Notre-Dame, Guîtres - Eglise
Saint-Pierre, Aubie-et-Espessas - Le Truch (Gironde) - Aiguèze -
Cathédrale de Dunkeld, Ecosse - Cathédrale de St-Andrews South Choir
Chapel, Ecosse - Seal Beach, Newburgh, Ecosse - Tajao, Ténérife - La
Jaca, Ténérife.
Tanay
(Suisse) - Gymnase de l'Avenir Evianais, Evian - Vestrahorn, Islande -
Budakirkja, Eglise Noire de Budir, Islande - Chapelle St-Agnès, St
Paulet de Caisson (Gard) - Sospel - Meillerie - Vento, Arona, Ténérife
- Roque del Conde, Ténérife - Le Vaéré,
Plougnonvelin (Finistère) - Bunker du Mémorial de la Bataille de
l'Atlantique, Pen-Hir, Camaret - Presqu'île de Kermovan (Finistère) -
Citadelle de Blaye, Blaye - Abbaye de la Sauve Majeure, la Sauve -
Anciens bureaux et laboratoires des Eaux d'Evian, Evian - St-Loubès,
Bordeaux - Eglise St-Pierre d'Aulnay
(Charente-Maritime) - Église Notre-Dame, Séligné - St-Paul en Chablais.
Chapelle
St-Michel de Brasparts, Monts d'Arrée, Finistère - Fort du Dellec,
Plouzané - Locmaria-Plouzané - Ile de Melon, Porspoder - Barrage du
Jotty (Haute-Savoie) - Cloître de l'abbaye Notre-Dame, Abondance -
Gymnase de l'Avenir Evianais,
Evian - Centre Nautique, Evian - Phare du Minou, Plouzané (Finistère) -
Forêt de la Pastourelle , Larringes
(Haute-Savoie) - Cubzac-les-Ponts - Eglise du Temple (Gironde) -
Neuchâtel - Aiguèze - Abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre, Plougonvelin
- Hôtel de Ville, Evian.
EXPOSITIONS COLLECTIVES:
2024
"Leboverse 2", Barah for Culture and Arts, Benghazi, Libye.
2023
"Supervues", collection Laurence Gurly, Vaison-la-Romaine.
"Le jardin des délices", Neuvecelle.
2020
"Dominae/Plage, La Salle, Evian-les-Bains.
"Evian Créations", espace Brunnarius, Evian-les-Bains.
2018
"cabane", Supervues 2018, Vaison-la Romaine.
"L'un, l'autre" portraits, "fille au débardeur
orange", Thonon-les-Bains.
2017
Galerie Angle, St-Paul-Trois-Châteaux
2014
"The Black Cat Gallery", Scotland.
IV Biennale, Sospel.
"Le Mur", la collection Antoine de Galbert, la Maison rouge, Paris.
"Exposition collective", Avignon.
2012
"Supervues", Vaison la Romaine.
"La
passion des Gurly", Galerie du Tableau, Marseille.
"Françoise Rolando – Philippe Pianetti – Aubin Chevallay", Neuvecelle.
2011
"Supervues", Vaison la Romaine.
2008
"Expo
d’Automne", Galerie Sintitulo, Mougins.
"Pour
l’amour de la peinture", Musée d’art contemporain,
Châteauneuf le Rouge.
2007
"Supervues", Vaison la Romaine.
2006
UPE13,
Marseille.
2004
"De la
lumière pour Clément", Sète.
2001
"Aubin
Chevallay présente", Palais Lumière, Evian.
1999
Galerie Art
Espace, Thonon.
"la
Légende de la Vie", le Faubourg, centre d’art contemporain,
Strasbourg.
Galerie
Mourlot, Jeu de Paume, Marseille.
1998
"Suitcases", galerie Uusikuva,
Kotka, Finlande (catalogue).
Fond de
collection de la Ville de Marseille (catalogue).
1997
Studio de la
Pensée Matérielle, Paris.
1996
"Midi
Pile", 41ème salon d’art contemporain,
Montrouge (catalogue).
1er
prix J.M. Mourlot, Fort St Jean, Marseille.
Ateliers
d’Artistes de la Ville de Marseille (catalogue).
Galerie
Antoine de Galbert, Grenoble (recueil).
Galerie de
l’Ecole, Marseille (catalogue).
Inauguration de la nouvelle Ecole d’Arts, Annecy.
1994
le Château
d’Eau, Bourges.
EXPOSITIONS
PERSONNELLES:
2021
"Communions", Abbaye / Musée d'Art Sacré, Abondance
2019
"Fragments de paysages", Abbaye Notre-Dame, Abondance.
"
Nature", Galerie La Salle, Evian-les-Bains.
2018
"1000" - "Epaules + guests" -
"Oiseaux et petits formats", Galerie La Salle, Evian.
2017
"Selfies", Hôtel Burrhus, Vaison la Romaine.
"Corse", Galerie La Salle, Evian -les-Bains.
Pêcherie de Tourronde, Lugrin.
Cap Tifs Diffusion, Evian-les-Bains.
2016
"Petits formats", Galerie La Salle, Evian.
2015
"Peintures récentes", Galerie La Salle, Evian.
2014
"Bouyguettes", ateliers de la Dihal, Avignon / casa/has, Ancien Tri Postal, Avignon.
"Modèles", Speakeasy Club, Monaco.
"Peintures 2013-2014", Sainte-Agnès.
2013
"Modèles", Burrhus, Vaison la Romaine
2011
"Peintures 2010-2011", Neuvecelle
"Peintures, Evian les Bains.
2010
"Baigneuses", Galerie Art
Espace / Pome Turbil, Thonon (catalogue).
2009
Galerie
Sintitulo, Mougins Beaux Arts Magazine, Octobre 2009.
"Tavera", Tavera, Corse.
"Peintures 2008-2009",
Neuvecelle.
2008
atelier céramique
contemporaine Laurence Rochat, Evian.
2005
"Dernières peintures avant la
mer", Galerie Sintitulo,
Mougins.
2004
"177
huilettes", Burrhus, Vaison la Romaine.
2002
"Huilettes", visite d’atelier,
Neuvecelle.
1999
Musée du
Prélude, Evian.
1998
Galerie
Sintitulo, Nice.
"Peintures du Monde Visible" et "Dessins",
Burrhus, Vaison la Romaine.
1993
"Peintures de l’été 93",
Ateliers de la Ville de Grenoble.
Après
des études aux Beaux-Arts d’Annecy et Grenoble, j’ai obtenu mon DNSEP
(Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) en 1993.
J’ai poursuivi par un post-diplôme aux Beaux-Arts de Marseille avec
Tony Grand du mouvement Support Surface et Jean-Marc Bustamante.
Cette année de recherches personnelles et de rencontres (notamment avec
Gérard Traquandi) m’a conduit à exposer aux Ateliers d’Artistes de la
Ville et à la Tour du Roy René à Marseille (où j’ai obtenu le prix de
peinture J.M Mourlot), à la Galerie Antoine de Galbert à Grenoble
(fondateur de la Maison rouge à Paris) ainsi qu’au Salon d’Art
Contemporain de Montrouge.
Quelques unes de mes toiles sont collectionnées par le Fond de
Collection de la Ville de Marseille, par Michel Enrici (ancien
directeur de la Fondation Maeght à Vence), l’architecte Rudy Ricciotti,
Laurence et Jean-Baptiste Gurly ainsi que par Antoine de Galbert.
Par la suite, en plus d’expositions que j’ai moi-même organisées dans
des lieux non consacrés à l’art, j’ai été représenté par la Galerie
Sintitulo à Nice et Mougins et j’ai exposé en Finlande à la galerie
Uusikuva pour l’exposition "Suitcases", au Faubourg centre d’art
contemporain à Strasbourg et à plusieurs reprises, à «Supervues» à
Vaison-la-Romaine.
Réinstallé à Neuvecelle en 1999 où je continue à travailler
actuellement, j’ai été représenté par la Galerie Art-Espace à Thonon.
J’ai organisé une exposition collective au Palais Lumière à Evian en
2001 à laquelle j’ai participé et mon travail a été exposé entre autres
par la Galerie du Tableau à Marseille, la Galerie Angle à St Paul
Trois-Châteaux, le Musée d’art contemporain de Châteauneuf le Rouge, la
Black Cat Gallery en Ecosse, par la Maison Rouge à Paris pour
l’exposition «Le Mur, la collection Antoine de Galbert» et plus
récemment, dans le cloître de l’Abbaye d’Abondance et le Musée d’Art
Sacré pour lesquels je prépare une nouvelle exposition intitulée
"Communions" en septembre 2021.
Depuis quelques années, j’expose mes toiles, parfois avec la
participation de mes modèles, dans des lieux très divers comme des
chapelles, églises, ruines, centres sportifs, endroits chargés
d’histoire, en jouant avec le sujet de la peinture pour des expositions
éphémères (en France, Suisse mais aussi en Islande, à Ténérife, en
Ecosse, en Argentine, Espagne, Etats-Unis ou encore en Tunisie). Mon
attrait pour les lieux religieux et romans en particulier vient du fait
qu’en plus de leur esthétique, de la sérénité et du calme qui s’en
dégage, je considère ces espaces comme des endroits propices au fait de
pouvoir provoquer (mais sans provocation gratuite) un autre regard et
de l’imaginaire au-delà de la fonction même du lieu. J’ai une relation
au sacré qui n’est pas du tout religieuse mais simplement spirituelle.
Enfin, je m’occupe depuis 2015 d’organiser des expositions personnelles
ou collectives dans «La Salle», lieu mis à ma disposition par la
Librairie du Muratore à Evian.
Mon travail de peinture a débuté avec des grands tableaux abstraits
quasi monochromes dans lesquels je cherchais par la touche ou des
nuances très proches, un mouvement ou une saturation de la forme et de
la matière. Progressivement, la figuration a pris sa place en peignant
sur le motif mon environnement direct, la garrigue ardéchoise, des vues
de ma fenêtre ou des éléments banals de mon jardin.
J'ai commencé à travailler à partir de photographies avec l'arrivée du
numérique qui m’a permis un plus grand choix de sujets et une plus
grande liberté. J’ai réalisé un ensemble d’une quarantaine de toiles
consacré à la Corse qui a été exposé à Tavera puis à la Galerie
Sintitulo en 2009 (article Beaux-Arts Magazine).
A partir de 2010, je suis venu aux personnages en m’intéressant
particulièrement aux postures et aux mouvements à partir de mes propres
images prises sur le vif et recadrées par la suite. Ma série «Plage»,
peintures de baigneuses anonymes vues principalement de dos a été
exposée à la Galerie Art-Espace en 2010.
En 2013, par besoin d’expérimenter une nouvelle démarche et d’ouvrir ma
peinture à d’autres domaines, je me suis consacré à une série intitulée
«Modèles» (exposée à Vaison-la-Romaine) réalisée à partir de
photographies de modèles amateurs ou professionnels contactés sur des
sites internet spécialisés.
Ce projet m’a conduit par la suite à m’intéresser aux photos amateurs
des réseaux sociaux pour un ensemble de «Selfies» et pour des peintures
d’autres détails du corps. Par delà la peinture elle-même, mon but
était de dégager une image parmi les milliers publiées chaque jour,
d’obtenir la permission de l’utiliser et d’en faire une peinture dont
la reproduction était republiée par la suite sur ces même réseaux. J’en
suis venu à peindre des personnes du monde entier et de tous horizons,
une manière pour moi de faire exister la peinture virtuellement dans
des milieux très variés et de créer des réseaux ailleurs que dans les
mondes spécifiques à l’art.
Mon travail actuel est consacré à des détails de paysages provenant de
photographies de voyages ou de photographies de presse, dont j’ai tiré,
par exemple, un ensemble de toiles intitulé «Guerre» dépeignant les
bombardements en Syrie, que je projette de montrer à l’ONU à Genève.
Dernièrement, je me consacre plus régulièrement à des détails du corps
féminin de modèles anonymes ou non et à des figures et postures de
gymnastes ou de danseuses et à des petits dessins presque quotidiens,
réalisés directement sur le motif dans la nature ou d’après photos, des
croquis rapides que je considère comme des notes, ou d’autres, plus
poussés.
Mon dernier ensemble intitulé «Influences» a été dédié à des jeunes influenceuses ou mannequins, jeunes stars d’Instagram.
Je m'attache à des tous petits détails, des petits jeux entre les
formes, des textures révélées par la lumière, à l'éclat d'une couleur,
aux contrastes, aux choses cachées ou suggérées, à la pudeur et à la
fragilité. Aussi à la permanence et la force de la nature avec des
sujets qui reviennent régulièrement comme les troncs d’arbres, les
rochers, les montagnes et les étendues d’eau.
Un long travail en amont de sélection et de recadrage des photos, comme
un voyage sans fin parmi toutes ces images, me permet d'obtenir un
détail, une coupe, une esquisse, et de m’arrêter sur ce qui sera le
support à une peinture.
Avec le temps comme principal matériau, la peinture est pour moi un
temps d'arrêt pour le regard, la construction et la trace d’un passage
et de ce qui fait que les choses restent, une accumulation
d’intentions, une simple énergie et proposition, un émerveillement et
un épuisement, une promenade matérielle et colorée, sensuelle et
spirituelle.
A l’inverse de l’illustration, de la narration et loin des effets
gratuits, j’essaye de jouer avec le sujet, de manière brute, en
cherchant la surprise, en faisant en sorte que les choses soient
simplement là, sans séduction ni complaisance.
Mes tableaux sont les cartes postales de ma vie.
A.C. 30 juillet 2020 – 11 août 2021.
"Visite guidée:
Les
rochers volcaniques de Ténérife, les entendues d’eau et les collines
enneigées de l’Ecosse, paysages désertiques froids ou brûlés, avec un
strict minimum pour pouvoir prendre forme, les troncs d’arbres, force
verticale et masculine, qui se tiennent toujours debout, ou les
montagnes, portraits et sentinelles, nous invitant à les parcourir par
le regard ou à pied, presque un même voyage, et à essayer d’aller
toujours plus haut. L’alignement de quelques influenceuses, jeunes
stars d’instagram, très jeunes et jolies modèles, mannequins,
chanteuses, actrices, nouvelles idoles et références de l’ère de la
technologie, posant à nouveau, mais au sol et ventres aux murs cette
fois ci. De trois religions représentées par les regards fermés ou
entrouverts, de mes modèles, catholique, musulmane et juive, sous
lesquels on passe ou qui nous demandent de lever la tête. Championnes
et championnes du monde, comme les mouettes du lac et milans noirs
découpant l’espace pour réinventer à chaque toile, un nouveau fond. Du
lavement des pieds et du baptême, de la marche sur l’eau. Corps par
morceaux, pour tenter de saisir par étapes leur beauté, de la danseuse
qui s’envole et des christs devenus jeunes filles de dos les bras
ouverts qui embrassent le monde, de la tentation du moine, du bleu du
manteau de la vierge, qui dort encore, des bleus du firmament et celui
des drapés de Fra Angelico, des trois têtes de jeunes syriennes qui se
cachent à nous, tirées de photographies de guerre pour l’adoration des
mages et de ces visages féminins qui se dérobent du massacre des
innocents, les fumées comme images de la destruction et du retour vers
la poussière, qui s’amusent et prennent leurs temps avant de
disparaître, entre les bombardements, des centrales nucléaires ou des
feux. Références religieuses plus ou moins directes, à l’enfance
abîmée, entre la grâce et la tension, l’expression d’un dos zébré d’un
morceau de tissu coloré ou d’une posture, un mystère et trois petits
tours et puis s’en vont".
14/09/2021
Exposition "Communions" Abbaye d'Abondance, 1-30 septembre.
À corps perdu
http://www.courte-line.net/a-corps-perdu/
« J’appelle anamnèse l’action – mélange de jouissance et d’effort – que mène le sujet pour retrouver, sans l’agrandir ni le faire vibrer, une ténuité du souvenir : c’est le haïku lui-même. » (1)
Les dessins de l’artiste Aubin Chevallay (2), les peintures aussi mais
dans une moindre mesure, quoique, seraient à classer selon moi dans la
rubrique « haïku » tant leur dénuement et leur simplicité apparentes les
font ressembler, dans leurs chimères et leurs figurations hâtives non
compromettantes, à des devinettes. Est-ce toi chère Elise ? La
question de Roland Barthes à propos de la définition du sujet.
L’identifier ? à quoi bon, sinon se satisfaire de conventions
langagières… mais est-elle elle ? je m’assure de l’identité
incertaine de cette personne, sait-on jamais ? la reconnaitrais-je ? ou
me reconnaitra-t-elle ? Les dessins de l’artiste Aubin Chevallay, les
peintures aussi mais dans une moindre mesure, quoique, seraient à
classer selon moi dans la rubrique « identification » tant leur
dénuement et leurs simplicité apparentes les font ressembler, dans leurs
chimères et leurs figurations hâtives non compromettantes, à des
devinettes : qui se cache derrière telle paire de jambe, tel morceau
d’épaule, tel torse ? ici point de visages, que des fragments, des bouts
de corps, des impromptus sans figures placés/tracés, là, au milieu de
feuilles de papier blanc, un peu comme des croquis anatomiques, des
esquisses.
Juste placés là pour la ténuité du souvenir comme le disait Barthes ? non, j’en doute fort !
Idem pour les peintures, aussi des fragments, des gros plans plus ou
moins identifiables, des impromptus sans figures peints à la va vite
mais avec « tempérament » sur des petites toiles découpées, hors
châssis. Ici le geste qui peint est pressé, précis, on pourrait presque
dire lyrique, impressionniste voire… la présence de l’absence du sujet
représenté, ou l’inverse, l’absence du sujet dans la présence de la
peinture.
Mais alors à qui appartiennent tous ces bouts de corps ? « Nous sommes
hanté.e.s par des fantômes (…) Nos vies comme nos mémoires sont souvent
modelés par des traumas (…) Notre histoire culturelle est amoncelée en
petits tas et petits trous de temporalités. Nos désirs et nos modèles de
références sont transhistoriques, pétris de récits incomplets et
parfois fictifs (souvent effet de la transmission orale des histoires) »
comme le souligne l’artiste-curatrice Virginie Jourdain. (3) « Nous
voyons la vie par tronçons. Un tronçon s’arrête, un autre commence, mais
on passe d’une période à l’autre, on découpe pour y voir plus clair, la
vie serait trop grosse sinon. » (Fabrice Denys) (4)
Pour confectionner ses dessins, Aubin Chevallay utilise comme qui dirait
un bottin mondain de modèles en tous genres, pris entres autres sur le
Net, et tous ces bouts de corps fantomatiques appartiennent à ces
modèles. Cette impossibilité finalement de reconstituer dans leur entier
les corps (é) puisées sur le Net ? Corps furtifs, insaisissables, qui
n’existent qu’un quart de seconde, quasi impossible à mémoriser, des
corps tout juste bons à être réinventer, par fragments, notre culture du
fragment, par trop de cadres, trop de bords, trop de barrières, trop
d’enfermements, notre culture du raccourcis, du part-time, du non-lieu,
du non-être. L’artiste sait tout ça fort bien, et avec un rien de
nostalgie et de clairvoyance il avoue : « si j’avais eu un peu plus les
moyens, j’aurais invité toutes mes modèles pour mon exposition, ça
aurait été chouette de les voir toutes devant leurs toiles ou leurs
dessins, pour la prochaine, surement ! Alors, en attendant, je remercie
Nada Chaouachi, Lara Acosta, Millie Turley, Varvara Scivaleva, Chulita
Lenia Lianet, Полина Панова, Yuliya Schirru, Elena Schirru, Julie
Navarro, Alexandra Borysova, Alma Toledo, Françoise Minart, Magally
Potter, Mathilde Chevallay, Bianca Tajuelo, Talitha Theron, Anna
Stoyanova, Valeriia Yas, Valeriya Shkvarchuk, Dorra Ben Maati, Coralina
Marroquín Soto, Anaëlle Manche, Elodie Bo, Leidy Johana Zapata, Yves
Mulas et René Favre pour leurs photos. » Tout ces noms ! qui
correspondent souvent aux titres des dessins et des peintures. Ces noms
légèrement border-line empreins d’un tantinet d’exotisme ne sont-ils pas
plus important finalement que les dessins/peintures auxquels ils se
réfèrent ? d’une certaine façon ces noms passent avant, ils sont en
eux-mêmes les dessins/peintures ! « Un nom est d’abord une image, il
s’offre et soufre dans une image (…) un nom c’est une image qui fait
retour, qui se ramène au présent, qui redevient présent, après un voyage
d’entre les morts ! un nom c’est un simulacre qui se fait chair, c’est
un spectre, un fantôme, un artefact, une image de façade qui se déploie
dans une destinée, dans un intermédiaire spatio-temporel, repérable,
jamais définitif » (5) comme des modèles invisibles qui chercheraient à
exister, qui chercherait à s’incarner dans les replis fugaces d’un
trait, d’une virgule, d’une appogiature-griffure colorée du geste
répétitif de l’artiste, l’artiste Aubin Chevallay qui inlassablement se
remet tous les jours à son ouvrage pour tenter de fixer les caprices
envoutants de ses modèles qui disparaissent pas plus tôt le dos tourné.
(1) roland BARTHES par roland barthes, ed seuil, 1975
(2) exposition Galerie « La Salle » à la Librairie du Muratore, Evian les Bains, jusqu’au 4 janvier 2020
(3) https://www.virginiejourdain.com (aller sur Texte)
(4) Théatre des expositions #7, Académie de France à Rome, Villa Medici, 2016
(5) Marc Giloux, Anon, le sujet improbable, notations, etc. ed L’Harmattan, 2015
j.f. Yorobietchik - Marc Giloux
janvier 2020
Body
and soul
I call
anamnesis the action - a blend of enjoyment and effort - carried out
by the subject to rediscover -without enlarging or invigorating
it- a tenuity of memory : that is haïku itself.
Artist
Aubin Chevallay's drawings (2), and to a lesser extend his paintings
too, if so, should be classified, I think, as "haïku",
because their outward bareness and simplicity, their irreality and
hasty, non compromising representation, make them look like riddles
so much. Is that you, Elise dear? Roland Barthes about
defining the subject.
Identifying
it? What is the point but to comply with language conventions… ?
Yet, is she her? I make sure of the uncertain identity
of that person, you never know. Will I recognize her? Or will she
recognize me?
Artist
Aubin Chevallay's drawings, and to a lesser extend his paintings too,
if so, should be classified, I think, as "identification"
because their outward bareness and simplicity, their irreality and
hasty, non compromising representation, make them look like riddles
so much : who is hiding behind the pair of legs, the piece of
shoulder, the chest? Here, no faces, only fragments, pieces of
bodies, faceless impromptus placed/drawn there, in the middle of
white sheets of paper, rather like anatomy sketches, drafts.
Just
placed there for the tenuity of memory as Barthes would put it. I
doubt very much they are!
The same
goes for the paintings, fragments too, more or less identifiable
close-ups, faceless impromptus, painted with both haste and "temper"
on small stamped canvas, out of frame.
Here, the
stroke is hasty, accurate, you could say lyrical, impressionist
even...the present absence of the represented subject, or the other
way round, the absence of the subject in the presence of the
painting.
But then,
who do all these pieces of bodies belong to? We are haunted by
ghosts(...) Our lives as well as our memories are often shaped by
traumas (...) Our cultural story builds up in small heaps and small
temporality holes. Our desires and reference models are
transhistorical, filled with incomplete and sometimes fictional
narratives, "which often results from the oral transmission of
stories" as artist and curator Virginie Jourdain pointed out.
(3) "We see life section after section. A section comes to an
end, another one begins, but we move on from one period to another,
we cut it up in order to have a clearer picture, otherwise life would
be too big." (Fabrice Denys) (4)
To create
his drawings Aubin Chevally uses what I might call a Who's who of
models of all kinds, taken in part on the Net, and all these pieces
of ghostly bodies belong to those models. After all, isn't
reconstructing the whole bodies drained from the Net impossible?
Furtive, elusive bodies which exist for no more than a split second
and can barely be memorized, only good enough to be reinvented,
fragment after fragment, our fragment culture, from too many frames,
too many edges, too many barriers, too much isolation, our culture of
shortcuts, 'part time', placelessness and non-being. The artists
knows that very well, and slighlty nostalgic and clear-sighted he
admits : "I couldn't I afford it or I would have invited all my
models to the exhibition, it would have been nice to see them all in
front of their painting or drawing, next time I will! So meanwhile, I
want to thank Nada Chaouachi, Lara Acosta, Millie Turley, Varvara
Scivaleva, Chulita Lenia Lianet, Полина Панова, Yuliya
Schirru, Elena Schirru, Julie Navarro, Alexandra Borysova, Alma
Toledo, Françoise Minart, Magally Potter, Mathilde Chevallay, Bianca
Tajuelo, Talitha Theron, Anna Stoyanova, Valeriia Yas, Valeriya
Shkvarchuk, Dorra Ben Maati, Coralina Marroquin Soto, Anaëlle
Manche, Elodie Bo, Leidy Johana Zapata, Yves Mulas et René Favre for
their photos." So many names! Most of them are the titles of the
drawings and paintings. But in the end, aren't these slightly
borderline and often a tad exotic names more important than the
drawings/paintings to which they refer? In some ways the names come
first, they are the drawings/paintings on their own! "A name
comes as an image first, it opens up and suffers in an image (...) A
name is an image, giving back, coming back to the present and
becoming present again after a journey to the land of the dead! a
name is a mockery becoming flesh, it is a spectre, a ghost, an
artefact, a facade image which unfolds into a future, an in-between
time-space , visible and never final" (5) just like invisible
models seeking to exist, seeking to incarnate into a fleeting line, a
coma, a scratch-appoggiatura colored with the repetitive gesture of
the artist, artist Aubin Chevallay who gets back to his work
everyday, over and over, to try and fix the bewitching whims of his
models who vanish as soon as he has his back turned.
(1) Roland
BARTHES par Roland
barthes, ed
seuil, 1975
(2) Exhibition, Gallery
« La Salle » at Le Muratore bookshop, Evian les Bains,
until 4 January 2020
(3)
https://www.virginiejourdain.com (click
Texte)
(4) Théatre
des expositions
#7, French Academy in
Rome, Villa Medici,
2016
(5) Marc Giloux, Anon,
le sujet improbable, notations, etc.
ed L’Harmattan, 2015
j.f.
Yorobietchik
- Marc Giloux
janvier
2020
(Translation Agnès Durand - contact: 0677867309)
Un peu de soleil en ce froid revenu.
Le vert lumière s'émerveille d'envelopper ces jeunes dos nus.
Cheveux mouillés, et maintenus. Noeuds rouges oubliés mais résistants aux vagues, à l'écume.
Peaux
au repos, sur le sable, la serviette ou près des rochers. Peaux
burinées, fragiles boucliers, prêts à affronter encore les rayons
enflammés.
Ventre endormi, jambes fatiguées, de s'être débattues contre l'eau caressée.
Ces
guerrières de l'été, pacifiques sauvageonnes, nous offrent leurs
soupirs ingénus avant de s'endormir jusqu'aux prochains rayons.
Et
leurs mères les appellent. A bouche que veux-tu. Leur ventre les a fait
belles, elles en sont sorties fortes et têtues. Maîtresses et
souveraines, leurs voix s'élèvent au delà des nues. Pour rappeler à ces
enfants rebelles qu'un jour aussi elles chanteront leurs entrailles.
Elles ouvriront grands leurs yeux, leurs oreilles offriront leurs
pensées comme on chante une berceuse, une sérénade. Et leurs mères les
appellent. Ecoutez-les! Ecoutez leur chant résonnant de leur ventre.
Ecoutez la terre qui enfante et pétrit, les corps des maîtresses de la
planète encore en vie. Elles les appellent à grandir, polie par l'eau
des vagues, terre et sable, soleil et lame. Soleil et larmes. Soleil et
femmes. Aimées des dieux.
Céline Vergori 14/10/2020 (à propos de l'exposition "Dominae/Plage" Laurence Rochat, Aubin Chevallay).
Mes peintures sont des notes, une mise en œuvre intimiste de quelques
sujets qui reviennent sans cesse. Ils sont extraits de mes propres
photos ou d'images sélectionnées et demandées sur internet: le corps
féminin que je préfère le plus souvent détailler pour mieux pouvoir
l’approcher, des dos, des épaules, des jambes, la relation du corps à
l’eau, au mouvement, l'enfance, des fragments de paysage, des bateaux,
des arbres, des rochers.
A l’inverse de l’illustration, de la narration et de la mise en avant
gratuite d’un savoir faire et d'une technique, j’essaye de jouer avec
le sujet, de manière brute, en cherchant la surprise, en faisant en
sorte que les choses soient simplement là, sans séduction ni
complaisance. Le tableau est la trace d’un passage, une accumulation
d’intentions, une simple énergie et proposition, une promenade plus ou
moins rapide du regard, détaché de l’image, matérialisé dans la
peinture et sa facture que j’aimerais garder la plus variée et vivante
possible.
Les plus petits formats sont réalisés depuis peu sur une grande toile
tendue et préparée puis découpés et présentés au mur sans châssis.
A.C, juin 2016.
My paintings are notes, an intimate implementation of some recurring
subjects. They derive from my own photographs or pictures I have
selected and asked for via the Internet : the female body that I mostly
prefer to crop in order to come closer to it, backs, shoulders, legs,
the relationship between body and water or movement, childhood,
fragments of landscapes, boats, trees, rocks.
As
opposed to illustration, narration or gratuitious focus on a special
skill, I try to play with the subject in a direct manner,
looking for surprise, simply making things be there, with no attempt at
seduction or deference. The painting is a mark of my being there, a
buildup of intentions, a simple energy and a suggestion, a rambling of
the eye -fast or slow- detached from the picture, becoming tangible
through paint and crafting that I would like to keep as varied and full
of life as possible.
Recently, the smaller sizes have
been made on a large, spread out and prepared piece of canvas and then
cut and displayed on a wall without chassis.
Translation Agnès Durand.
Après
des peintures de "morceaux de paysage" tirés de mon environnement
proche réalisées directement sur le motif, j'ai commencé à travailler à
partir de photographies avec l'arrivée du numérique.
Je suis lentement venu aux personnages en m’intéressant
particulièrement aux postures et aux mouvements à partir de mes propres
images prises sur le vif, de photographies amateurs ou pros demandées
sur internet.
Je m'attache à des tous petits détails, des petits jeux entre les
formes, la relation d'un tissu avec la peau, l'expression offerte par
la courbure d'un dos, la position d'une main, les textures révélées par
la lumière, l'éclat d'une couleur, les contrastes, la féminité,
l'apparente insouciance de la jeunesse, les choses cachées ou
suggérées, la pudeur, la fragilité.
Un long travail en amont de sélection et de recadrage des photos, comme
un voyage sans fin parmi toutes ces images, me permet d'obtenir un
détail, une coupe, une esquisse, et de m’arrêter sur ce qui sera le
support à une peinture.
En m’efforçant de "soustraire" les choses plutôt que de les accumuler,
avec le temps comme principal matériau, la peinture est pour moi un
temps d'arrêt pour le regard, la construction et la trace de ce qui
fait que les choses restent, un émerveillement et un épuisement, une
promenade matérielle et colorée, sensuelle et spirituelle que je
voudrais la plus légère possible. Les tableaux sont les cartes postales
de ma vie.
A.C. juillet 2015.
After painting « pieces of landscapes » drawn from my
daily environment that I directly made from nature, I
started working from pictures with the advent of digital photography.
I gradually came to painting people as I became particularly interested
in postures and movements in my own unposed pictures, amateur pictures
or pictures by pros asked via the Internet.
I take particular care in tiny details, interplays in shapes,
interaction between a piece of clothing and the skin it covers, the
expression of the curve of a back, the position of a hand, textures
revealed by light, the radiance of a single colour, contrasts,
feminity, the apparent carelessness of youth, hidden or merely
suggested things, modesty and delicateness.
A long up-front work to select and reframe the photos like an endless
journey through all these images enables me to pick up a detail, a
possible cut, an outline and then stop at what will be the basis for a
painting.
Making a point to « remove » things rather than to « pile them up »,
with time as sole material, painting is a necessary pause for
perception, construction and memory of all that makes
things remain, amazement and exhaustion, a material and colorful,
sensual and spiritual walk that I wish to be as light as possible. The
paintings make the postcards of my life.
A.C. July, 2015. (Translation Agnès Durand).
Extraits
de l'entretien de Gérard Traquandi et Jean Jacques Ceccarelli
(catalogue d’exposition Ateliers d’Artistes de la Ville de Marseille
1995/1996)
G.T: (…) ses productions ne sont pas des images récupérées, ce ne sont
pas des représentations qu’il s’approprie comme le font beaucoup de
jeunes artistes.
Tout passe par l’observation. C’est quelqu’un qui doit scruter son
motif et au bout du compte, on n’a pas affaire à un rendu de détails,
pas d’informations de type photographique, pas de naturalisme non plus.
Comme si l’effort consistait à soustraire des éléments plutôt que de
les accumuler. Une esthétique de la discrétion et lorsque c’est
accroché au mur, ça pèse lourd, c’est dense, ça a une masse, son poids
propre. Ce ne sont pas des images, ce sont des entités.
Son matériau semble être le TEMPS ; c’est ça la matière de ses tableaux, et ce n’est pas si fréquent de pouvoir dire cela.
(…) Dans ce débat un peu foireux, « pour ou contre la peinture »,
retour à l’ordre ou pas », tout à coup quelqu’un arrive, impose sa
peinture de façon aussi simple et évidente. C’est cela qui me frappe,
c’est là où est le mystère.
De Bernard Rueff (C931 cabane):
La
cabane
toit
de
tuiles
brique
porte peinte
azur
entourée de feuillus
entourée de taillis
entre Saint-Clar et Saint-Léonard Janv. 98
"CLÉS POUR
UNE BOÎTE À SOUVENIRS" par MONICA ARPIN.
Introduction:
En avril
2016, je suis tombée sur un tableau d’une primevère. Pas de cadre, juste un
petit bout de toile, 9 par 14 cm, une petite fleur jaune pâle taquinant une
touffe d’herbe verte. Le printemps. Le renouveau?
Le peintre
proposait qu’on l’épingle quelque part, telle quelle, sur un mur, un meuble, un
tableau-liste de commissions, de souvenirs?
Avril
est la saison des primevères – il y en
avait partout. A ce moment précis, j’ai vu une myriade de papillons-toiles
jouant à cache-cache dans les prés, chatouillant ma mémoire. Des couleurs, des
odeurs, des sensations, des sons, des goûts, des images sont apparus, tels les serpents
de notre ADN. Certains réapparaissent,
souvenirs récurrents, rituels, bonheurs.
Ainsi est né ce projet.
J’ai
contacté le peintre Aubin Chevallay pour lui demander s’il serait d’accord de mettre
en images ces fleurs-papillons quand elles surgissent dans les champs de souvenirs
de ma boîte à mémoire. Il a dit oui.
Ses ‘titablos accrochés à une corde, je peux
facilement les disposer d’un point à un autre, à l’horizontale, à la verticale
ou simplement les tourner comme des feuilles d’un livre, selon mon envie. Entre
deux envies je pourrais les ranger dans une boîte de même forme, repliés comme le
soufflet d’un accordéon, l’un sur l’autre, mêmes souvenirs, écrits cette fois,
avec des mots sur du papier, même forme, même taille.
La première
fleur-souvenir de cette boîte à mémoire est une primevère. Evidemment.
Le projet
avance à son gré, librement. Pas d’échéance, pas d’obligation - surtout ne rien
forcer.
Les chatons
ont talonné la primevère suivis de violettes, de fraises des bois et ça
continue. Un pèlerinage qui réveille, sur le chemin, des souvenirs plus récents
et crée de nouveaux rituels. Tout est connecté.
Ce projet,
sera-t-il un jour fini? Aucune idée.
D’ailleurs, est-ce important? Il serait plus adéquat de me poser la question de
savoir si ma boîte à souvenir, mémoire, imagination, création s’épuisera avant extinction
totale …
Je me
contente, moi, de laisser mon champ libre, grand ouvert pour accueillir le passage des papillons-souvenirs.
Dès que j’en aperçois un, je frémis de bonheur, je me délecte, je m’amuse, je
me rappelle, je reviens en arrière, en avant, je le caresse, le taquine, je rajeunis
et … et quand cela me suffit je le transfère à Aubin et me mets au travail,
poser des mots sur un papier pour les retenir ainsi.
Ma corde de
‘titablos est encore courte mais j’ai
un plaisir intense à pouvoir contempler
ces fleurs-papillons. Je me sens au centre d’un bouquet de
merveilles que je peux partager avec mes enfants et leurs enfants, encore
petits. Le bonheur du passé, les rituels de la vie toujours actifs dans le
présent, avançant vers un futur. Quel chemin et quelle forme prendront-ils? Portes
ouvertes aux aléas de la vie, liberté totale au gré des sensations. Des
fragments se détacheront, des nouveaux souvenirs se créeront, des élans parfois
mort-nés. Aucune restriction, aucun poids sinon la légèreté de la vie éphémère,
de la vie d’un papillon et l’enchantement porté par le souvenir, ouvert sur un
monde sans entrave.
Ce souvenir-primevère
a été créé par Madeleine, la mère de
mon mari. Elles sont inséparables.
Comme elle,
d’autres membres de nos familles ont pris d’autres moyens et d’autres outils
pour marquer des traces dans nos vies - des mémoires vivantes qui prendront
forme dans d’autres projets.
Ce premier
échappé de cette boîte de souvenirs de papillons-fleurs appartient à Madeleine.
Merci
Madeleine. Merci pour tous ces moments merveilleux que tu as su créer et
partager.
Y en a-t-il
des mauvais? Evidemment, beaucoup même – c’est la vie. Mais dans notre famille
nous ne les maintenons pas sous cette forme – ils ont été/sont recyclés, au
bénéfice de tous. Tout est pardonné, rien n’est oublié, tout sert à quelque
chose, tout peut nous aider à avancer sur notre chemin.
Se
souvenir, ce tremblement au cœur, une bouffée de chaleur, de la tendresse, un
bonheur qui revient encore et encore. Le passage du temps est inévitable mais
l’année recommence, se répète, des
rituels - l’effort de l’amour donné, reçu, partagé.
Du fond du
cœur je souhaite que ce projet poursuivra son existence à travers champs et rus
d’innombrables vies, accaparé, repris et transformé par ceux qui auront autant
sentis le réveil et la plénitude qui m’ont traversée en contemplant cette première fleur-papillon d’Aubin.
‘titablos : selon la phonétique des Cajuns de la
Louisiane, « petits tableaux ».
Remerciements/collaborations:
Gina Alexopoulos - Gabrielle Rose Bennett - Liz et Amelia Jumper - Lilly et Yvonna Jasek - Tayla Bastion